Bien que l’origine de la langue vietnamienne ait longtemps été sujette à controverse, il est maintenant admis qu’elle se rattache à la famille austro-asiatique (ou mon-khmère). Mais loin d’être une langue “pure”, elle a, au cours de son histoire, connu de nombreux apports. Ainsi, plus d’un millénaire de domination han explique que le vietnamien se soit approprié des milliers de mots chinois. Il a, par ailleurs, emprunté, des termes au thaï, ainsi qu’aux innombrables dialectes des minorités ethniques.
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Le vietnamien est une langue monosyllabique tonale. Chaque syllabe constitue une unité de sens mais un mot peut être polysyllabique. Une syllabe peut se prononcer sur six tons distincts, chacun doté de différents sens, ce qui constitue une réelle difficulté pour le débutant. Par exemple, selon son accentuation, la syllabe ma signifiera fantôme, mère, cheval, tombe, un terme de parenté ou une pousse de riz. Ces tons, qui sont indiqués à l’écrit par des accents diacritiques, confèrent au vietnamien une grande musianlité. Par ailleurs, si la même langue est parlée dans tout le pays, il existe des variations régionales et une différence d’accent prononcée entre le Nord, le Centre et le Sud.
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La langue écrite
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La domination han se traduisit également par l’utilisation extensive des caractères chinois, appelés chu nho. Il semble qu’avant l’invasion chinoise prévalait le système d’écriture d’origine indienne que la minorité muong utilise encore de nos de nos jours. Dès les XI-XIIe siècles, des lettrés vietnamiens comprirent la nécessité d’établir un système d’écriture national, mais ce n’est qu’au XIIIe siècle que le poète Nguyen Thuyen, ou Han Thuyen, systématisa les tentatives de ses prédécesseurs et établit une écriture mi-idéographique, mi-phonétique, connue sous le nom de chu nom.
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Bien que cette écriture ait été utilisée dans la littérature populaire et pour tous les documents non officiels, le chu nôm ne fut jamais reconnu officiellement, et de nombreux auteurs vietnamiens continuèrent à utiliser les caractères chinois en vigueur depuis les premiers siècles de notre ère.
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Puis le vietnamien fut phonétiquement romanisé en 1648 par le jésuite français Alexandre de Rhodes, qui, en 1651, publia le premier et célèbre Dictionnaire vietnamien, portugais et latin en quoc ngu. Cette transcription alphabétique du vietnamien fut d’abord utilisée par l’église catholique et l’administration coloniale et elle ne se répandit réellement qu’à la fin du XIXe siècle. En 1906, l’étude du quoc ngu devint obligatoire dans l’enseignement secondaire. Deux ans plus tard, la cour de Hué demandait au ministère de l’éducation d’instituer un programme d’enseignement uniquement en quoc ngu. Après l’abolition des concours littéraies triennaux, en 1919, la transcription romanisée devint l’écriture nationale.
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Parmi les langues étrangères parlées au Vietnam, le français, l’anglais et le russe sont les plus répandues. Le français est encore couramment parlé par les Vietnamiens qui ont vécu la période coloniale. L’anglais, moins répandu et souvent moins bien maîtrisé, n’est, en principe, pas enseigné dans les écoles. Seuls parlent cette langue les écoles. Seuls parlent cette langue les enfants “privilégiés” et les adultes qui ont connu l’occupation américaine. Le russe, davantage parlé dans le Nord que dans le Sud, perd actuellement de son importance et de sa popularité.
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